Éric Rohmer a très souvent été comparé à Marivaux. Mais le cinéaste lui préfère Balzac. « Rohmer, écrit Pascal Bonitzer, aime à rappeler qu’il apprécie Dostoïevski et Balzac, plus que Musset et Marivaux auxquels on le réfère trop souvent » (in Éric Rohmer, Cahiers du cinéma, Paris, 1999, p. 59). Cependant, il est assez évident, comme l'ont montré de nombreux critiques et spécialistes, que l’œuvre de Rohmer, et particulièrement Conte d'été, offrent de fortes similitudes avec celle de Marivaux, qu'il semble intéressant de mettre en lumière.
Avant le visionnage du film, il est important de connaître la façon dont travaillait Éric Rohmer : ses choix esthétiques sont des choix philosophiques. Il réalise ses films avec une équipe extrêmement réduite. Rohmer affirme à Noël Herpe et à Philippe Fauvel, lors d'un entretien inédit, en octobre 2009 : « Mes films par exemple, quel est leur mérite, leur qualité ? D’où vient mon style ? Eh bien, de ma façon de travailler. Ce n’est pas du tout la même chose de filmer des gens dans la rue, plus ou moins à la sauvette (ce qui est devenu plus difficile), et de payer des figurants. Le film sera beaucoup plus vrai, plus léger, s’il est réalisé pour peu d’argent... Il y a des films qui (contrairement à ce qu’on pourrait croire) n’auraient pu être faits s’ils n’avaient pas été bon marché. » (Éric Rohmer, Le Celluloïd et le marbre, suivi d’un entretien inédit, Léo Scheer, Paris, 2010.)
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